Portrait de Deborah Ellis: Candidate d’IBBY Canada en nomination pour le prix Hans Christian Andersen

Récemment, pendant le congrès IBBY à Athènes (Grèce), Deborah Ellis a prononcé une conférence principale qui demeurera certainement inoubliable pour les personnes présentes. Au cours de son discours, elle a déclaré:

’’Le meilleur de la littérature de jeunesse peut aider à créer un Jour avant- un Jour avant que l’ordre ne soit donné de jeter des produits chimiques dans une rivière. Un Jour avant que l’ordre ne soit donné de massacrer un village. Un Jour avant que l’ordre ne soit donné de manufacturer une nouvelle cargaison d’armes à feu qui serviront à fusiller des gens dans une école, dans une église, dans un bar gai, dans un festival de musique western… Nous devons avoir un Jour avant! Le meilleur de la littérature jeunesse peut nous rappeler qui nous sommes lorsque nous devons être au meilleur de nous- même.’’

Le discours de Deborah Ellis témoigne de sa profondeur et de son talent pour créer de la littérature pour la jeunesse ainsi que de sa passion et de son enthousiasme pour donner une voix à ceux qui sont sans voix. Deborah Ellis est une auteure aux talents exceptionnels qui s’est fait connaître non seulement au Canada mais aussi dans de nombreux pays grâce à ses livres, à son activisme pour la paix et à sa philanthropie. Elle a voyagé dans beaucoup de pays ravagés par les guerres et a visité un grand nombre de réfugiés. C’est une entrevue accordée par une mère réfugiée qui a inspiré Deborah Ellis pour écrire son premier livre de la série Parvana (The Breadwinner).

Quoiqu’elle soit souvent célébrée pour son roman Parvana (2000) et sa suite, le premier livre de Deborah Ellis qui a obtenu des éloges fut Looking for X (1999), qui a remporté le prestigieux Prix du Gouverneur Général en Littérature jeunesse. Depuis la publication de ces deux livres qui a amené Deborah Ellis à l’avant- scène au Canada, elle a continué à travailler avec ferveur pour augmenter la prise de conscience sur de nombreux problèmes affectant les enfants autour du monde que ce soit le VIH/ SIDA, l’utilisation de drogues, la mort et la disparition d’un parent, les gouvernements oppressifs et les sans-abris.

Bien que ses romans soient très populaires, ses livres documentaires ont également été très bien reçus, devenant ainsi une ressource inestimable pour les éducateurs et pour les jeunes lecteurs. Parmi plusieurs livres présentant des collections d’entrevues de cultures variées et de contextes géographiques différents se trouve Looks Like Daylight qui met en lumière l’expérience vécue par de jeunes Autochtones d’Amérique du Nord.

Quoique ses autres livres aient reçu une reconnaissance critique à travers le monde, Parvana (The Breadwinner) continue à être celui qui a obtenu le plus grand impact. Le livre a été récemment adapté au cinéma (en nomination pour un Oscar et pour un Golden Globe, parmi de nombreuses autres récompenses) et a été publié et adapté par Nora Twomey sous la forme d’un roman graphique. Ces formats additionnels permettent aux livres de Deborah Ellis de rester présents dans l’air du temps.

Deborah Ellis a reçu le prix Jane Addams Children’s Book Award qui est offert pour un livre faisant avancer les causes de la paix et de l’égalité sociale; elle a également été honorée avec l’Ordre de l’Ontario et l’Ordre du Canada.

Ce n’est pas seulement le nombre de livres publiés et le nombre de récompenses qui font de Deborah Ellis une candidate méritante pour le Prix Hans Christian Andersen pour l’écriture mais c’est sa prise de position sur la politique et les mouvements sociaux qui continue d’impressionner. Elle a conclu son discours avec un appel aux armes qui est tout à fait à propos pour nous tous : ‘’ Plus grand sera le nombre de bons livres que nous pourrons donner aux enfants, écrits par des écrivains de tous les coins du monde, plus grande sera notre chance d’arriver à ce grand Jour avant.’’

Le dossier de nomination pour Deborah Ellis peut être lu ici.

– Robert Bittner, co-président, Comité de nomination des Prix Hans Christian Andersen

Traduction : Josiane Polidori

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