Questions-réponses avec une amie d’IBBY-Canada

Colette Poitras — Bibliothécaire et Championne de la Collection des albums autochtones

Membre de la Nation Métis de l’Alberta; mère de deux belles filles; Directrice des Services hors-les-murs autochtones des bibliothèques publiques, Affaires municipales, Gouvernement de l’Alberta; Présidente de la Comité des questions autochtones, Fédération canadienne des associations de bibliothèques; et une amie d’IBBY-Canada.

Pourquoi est-ce que vous avez choisi de vous impliquer dans le lancement de la Collection des albums autochtones?

Merle Harris (Conseillère régionale-Alberta chez IBBY-Canada) s’est approché de moi et j’étais super excitée d’être invitée à aider au lancement de la Collection des albums autochtones. Le fait qu’il y a 100 beaux albums autochtones de bonne qualité dans le cadre de cette collection est merveilleux, et je suis ravie que j’ai l’occasion d’aider à la promotion.

Qu’est-ce que vous voyez comme la valeur de la Collection?

Des bibliothécaires partout dans le pays répondent aux Appels à action de la Commission de vérité et réconciliation. Ils essaient de créer des collections inclusives avec des titres qui représentent la diversité complète des voix authentiques Premières Nations, métisses, et inuites. Il prend beaucoup de temps pour évaluer de tels titres, des histoires racontés par des peuples autochtones et qui reflètent nos propres vérités. Proposer aux employés des bibliothèques une collection « prête à l’emploi », qui a été déjà vérifiée par un comité divers de bibliothécaires, permet d’assurer plus facilement et plus rapidement que les titres achetés pour la collection soient de la plus haute qualité et reflètent au complet ces voix authentiques.

Quels étaient les points clés que vous aviez envie à privilégier pendant votre discours lors du lancement de la Collection des albums autochtones chez Audreys Books à Edmonton?

Colette Poitras
Pendant mon enfance, les livres que j’ai lus ne reflétaient pas mon expérience. Bien que je sois « codée blanche », plusieurs d’entre ma famille et mes amis ne le sont pas. Je ne me suis pas rendu compte de combien j’avais soif de la diversité positive dans la littérature et à la bibliothèque jusqu’à ce que j’aie eu mes propres enfants. J’étais en vacances avec mes enfants et nous sommes passés par hasard à une boutique à cadeaux. J’ai repéré le livre Sky Sisters de Jan Bourdeau Waboose (Kids Can Press, 2002). J’étais totalement émue. Pas seulement que les enfants avaient l’air de faire partie de ma famille, moi et mes enfants nous pouvions nous reconnaître dans la mode de vie qu’ils éprouvaient. Dans le livre, les personnages principaux—deux sœurs ojibways—portent des manteaux d’hiver, jouent dans la neige, et témoignent l’aurore boréale. Étant une jeune mère, je n’avais pas beaucoup de revenu disponible, mais j’ai acheté ce livre sur le champ. Mes enfants sont maintenant dans la vingtaine, mais je possède toujours ce livre. J’espère un jour le lire à mes petits-enfants.

Comme des gens autochtones, nos voix ne se faisaient pas typiquement entendues. Si il y avait des livres au sujet de nous, nous n’étions toujours pas représentés de manière positive. Il est merveilleux qu’il existe maintenant plus de 100 albums autochtones de qualité qui ont été publié au Canada.

Voir Sky Sisters pour la première fois était une expérience valorisante pour mes enfants et moi. J’aimerais que chaque personne, en particulier les gens qui ne se font pas reflétés dans le courant dominant, éprouve un tel sentiment. Il est aussi important que les Canadiens et les Canadiennes non-autochtones d’entendre ces histoires dont ils étaient privés pendant si longtemps.

Est-ce que vous pouvez discuter un peu de votre implication dans la Collection des albums autochtones après le lancement?

J’ai l’énorme privilège de rencontrer des employés de bibliothèque et des membres de la communauté, autochtones et non-autochtones, partout dans ma province, et aussi partout dans le pays. Je recommande que les gens consultent la Collection quand ils veulent évaluer leurs propres collections d’albums ou quand ils ont besoin de recommandations d’achats.

Quand vous avez l’occasion de parler aux gens au sujet de la Collection des albums autochtones, comment est la réponse?

La réponse a toujours été très positive. Les bibliothécaires non-autochtones pourraient être un peu intimidés en essayant de sélectionner des matériaux autochtones. Ils veulent s’assurer qu’il y a une voix authentique. Alors ils éprouvent un soulagement dans le fait que la collection est fortement recommandée et vérifiée. Des bibliothécaires, et en particulier leurs jeunes clients, sont toujours excités à voir le catalogue et à feuilleter les titres merveilleux. Ça nous soulève l’esprit!

Est-ce que vous voudriez mettre l’accent sur une de vos sélections dans la Collection des albums autochtones que vous avez discuté lors du lancement?

Franchement, chaque livre dans la Collection a des qualités merveilleuses qui offrent une panoplie d’expériences au sein de l’écriture. Ça permet tous les publics d’apprendre plus sur la beauté et la force des peuples autochtones et d’apprendre plus sur l’histoire, le terrain, et la culture, ainsi que les expériences de nos jours. L’art est toujours éblouissant, et plusieurs des titres incluent des expressions ou des mots en langues autochtones, ce qui facilitent la tâche de rétablir et récupérer les langues.

– Patti McIntosh, Éditrice de l’infolettre
Traduction : Todd Kyle

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