Una Huna? Ukpik Learns to Sew (Una Huna? Ukpik apprend à coudre) par Susan Aglukark
Ce fut un honneur de parler à Susan Aglukark, récipiendaire de prix du Gouverneur Général et de prix Juno, à propos de la création de son livre Una Huna?Ukpik Learns to Sew, le second titre de la série Una Huna? , série de six livres publiés par Inhabit Media (en français, Éditions des Plaines). Nous parlons de l’histoire Inuit et de la joie, de même que des histoires racontées et de la réconciliation, et comment tous ces éléments sont combinés dans ce livre magnifique qui nous apporte un passage final des plus mémorables.
Una Huna? Ukpik Learns to Sew se situe dans la période de 1850 jusqu’à la fin du siècle, période où les grands-parents de Susan étaient enfants et que ses arrière-grands-parents étaient adultes. C’était le temps d’avant les écoles résidentielles, où des villages sédentaires permanents furent imposés aux Inuits et quand, tel que décrit par Susan, ‘’nous commencions à être exposés au monde au-delà de l’horizon’’.
Una huna? veut dire ‘’qu’est-ce que c’est?’’ en dialecte Arviat; c’est donc par la curiosité du personnage principal d’Ukpik que le lecteur est invité à découvrir ce qu’étaient les nouvelles réalités pour les parents et grands-parents d’Ukpik, et tel que décrit par Susan, les conversations entre grands-parents et petits enfants, et entre parents et enfants à cette époque.
Dans Una Huna? Ukpik Learns to Sew, Ukpik a hâte d’apprendre de sa mère, comment coudre une paire de mitaines. Elle a encore plus hâte to savoir ce que sa mère prévoit faire avec les nouvelles billes qu’elle vient d’échanger avec les marchands qui viennent du sud. Cette histoire nous raconte de façon bienveillante, le combat pour gérer l’influence du monde extérieur sur les enfants inuits et la volonté de préserver la tradition.
Pour Susan, il était important de partager la joie de l’enfance traditionnelle et d’honorer la sagesse de ces générations, telle que vécue à travers les yeux d’un enfant; et particulièrement de partager ces histoires heureuses durant ces temps de réconciliation.
‘’Oui, il semble que chaque nouvelle chose que nous apprenons, est en train de nous changer,’’ acquiesce Ataata. ‘’Nous avons un passé magnifique et connaissons toutes nos méthodes ancestrales. Il est parfois difficile de voir combien nos enfants en garderont vivant en eux,’’ dit Ataata, en montrant de la main les enfants qui jouent sur la berge.
‘’Nos ancêtres étaient des gens très ingénieux’’ dit Anaana avec un sourire. ‘’Je souhaite que ma Ukpik sache que toutes ces choses qu’elle apprend viennent de ses magnifiques ancêtres.’’
Les regards d’Anaana et Ataata se tournèrent vers le mat du bateau qui s’éloignait tranquillement du camp. Au bord de l’eau, elles pouvaient voir Ukpik, Anguti, et Qopak qui jouaient, tout heureux, avec Uumat, à lancer des roches dans le lac.
Activisme bienveillant à travers les contes
Tel que décrit par Susan, les origines de Ukpik sont enracinées dans l’activisme bienveillant qui trouve écho parmi les enfants et les adultes.
L’un des aspects de l’activisme bienveillant dans Una Huna? Ukpik Learns to Sew est la survie de la langue et d’encourager le lecteur à s’imprégner du langage Inuktitut. L’inuktitut est tissé à travers le récit et est contextualisé pour faire sens. Un glossaire et un guide de prononciation pour locuteurs anglophones se retrouvent à la fin de l’histoire. (Quvianaq! qu-VIA-naq = I am happy!)
Un autre aspect de cet activisme est de montrer l’agentivité et le respect donné aux enfants inuit par leurs parents et leurs grands-parents dans un environnement qui prépare intentionnellement les enfants à la vie adulte tout en les laissant très libre.
De plus, tel que décrit par Susan, il y a de l’activisme bienveillant en racontant une histoire lorsqu’elle est regardée à travers une lunette de joie. Una Huna?
‘’ J’ai constaté dans les dernières années, que la conversation sur la réconciliation ne peut pas commencer tant que nous n’avons pas parlé de guérison. La guérison ne peut vraiment commencer que lorsque nous saisissons l’ampleur du travail de guérison. Pour moi, ce travail a été d’écouter les histoires, les conversations, de m’asseoir en compagnie des générations avant moi me raconter leur enfance, de réaliser, en écoutant leurs histoires qu’ils avaient d’incroyables souvenirs d’une enfance joyeuse et amusante, et que nous devrions parler à la fois des épreuves et des joies. Donc, dans les livres Una Huna? on retrouve cette sorte d’activisme bienveillant envers les récits des ancêtres et toutes les parties de leur parcours. Je veux gentiment rendre nos enfants conscients que leurs ancêtres étaient ces gens formidables qui ont tous vécus leurs vies avec des épreuves et de la joie.’’
‘’Nous redécouvrons nos histoires, et en les redécouvrant, et en racontant nos histoires, nous enseignons aussi à nos auditeurs. Nous avons constamment ces commentaires, ‘nous ne savions pas.’ Maintenant, nous savons. C’est ce que j’appelle réconciliation et guérison.’’
Susan Aglukark est la première artiste Inuk à avoir reçu un prix Juno. Elle a aussi reçu le prix du Gouverneur Général pour les arts du spectacle pour l’ensemble de ses réalisations, et s’est vu décerner le rang d’Officier de l’Ordre du Canada.
Una Huna? Ukpik Learns to Sew est le deuxième livre de la série Una Huna?. Le troisième livre, qui explore les expériences d’Ukpik pendant les célébrations hivernales Inuk des lunes, une pratique traditionnelle d’hiver, est prévu pour Noël 2024. Cette série sera aussi disponible en français des Éditions des Plaines. Una huna? Qu’est-ce que c’est? est paru en janvier 2023.
De plus, Susan travaille sur un livre autre que la série Una Huna? qui explore les émotions de base à travers l’art expressif.
Vous pouvez aussi le travail de Arctic Rose Foundation, fondé par Susan, qui supporte la jeunesse des Inuits du Nord, des Premières Nations et des Métis à travers la création de programmes d’arts après l’école menés par des autochtones, ainsi que d’autres projets culturel et créatifs stimulants.
Activisme bienveillant et partage de joie
Una Huna? Ukpik Learns to Sew (Una Huna? Ukpik apprend à coudre) par Susan Aglukark
Ce fut un honneur de parler à Susan Aglukark, récipiendaire de prix du Gouverneur Général et de prix Juno, à propos de la création de son livre Una Huna? Ukpik Learns to Sew, le second titre de la série Una Huna? , série de six livres publiés par Inhabit Media (en français, Éditions des Plaines). Nous parlons de l’histoire Inuit et de la joie, de même que des histoires racontées et de la réconciliation, et comment tous ces éléments sont combinés dans ce livre magnifique qui nous apporte un passage final des plus mémorables.
Una Huna? Ukpik Learns to Sew se situe dans la période de 1850 jusqu’à la fin du siècle, période où les grands-parents de Susan étaient enfants et que ses arrière-grands-parents étaient adultes. C’était le temps d’avant les écoles résidentielles, où des villages sédentaires permanents furent imposés aux Inuits et quand, tel que décrit par Susan, ‘’nous commencions à être exposés au monde au-delà de l’horizon’’.
Una huna? veut dire ‘’qu’est-ce que c’est?’’ en dialecte Arviat; c’est donc par la curiosité du personnage principal d’Ukpik que le lecteur est invité à découvrir ce qu’étaient les nouvelles réalités pour les parents et grands-parents d’Ukpik, et tel que décrit par Susan, les conversations entre grands-parents et petits enfants, et entre parents et enfants à cette époque.
Dans Una Huna? Ukpik Learns to Sew, Ukpik a hâte d’apprendre de sa mère, comment coudre une paire de mitaines. Elle a encore plus hâte to savoir ce que sa mère prévoit faire avec les nouvelles billes qu’elle vient d’échanger avec les marchands qui viennent du sud. Cette histoire nous raconte de façon bienveillante, le combat pour gérer l’influence du monde extérieur sur les enfants inuits et la volonté de préserver la tradition.
Pour Susan, il était important de partager la joie de l’enfance traditionnelle et d’honorer la sagesse de ces générations, telle que vécue à travers les yeux d’un enfant; et particulièrement de partager ces histoires heureuses durant ces temps de réconciliation.
‘’Oui, il semble que chaque nouvelle chose que nous apprenons, est en train de nous changer,’’ acquiesce Ataata. ‘’Nous avons un passé magnifique et connaissons toutes nos méthodes ancestrales. Il est parfois difficile de voir combien nos enfants en garderont vivant en eux,’’ dit Ataata, en montrant de la main les enfants qui jouent sur la berge.
‘’Nos ancêtres étaient des gens très ingénieux’’ dit Anaana avec un sourire. ‘’Je souhaite que ma Ukpik sache que toutes ces choses qu’elle apprend viennent de ses magnifiques ancêtres.’’
Les regards d’Anaana et Ataata se tournèrent vers le mat du bateau qui s’éloignait tranquillement du camp. Au bord de l’eau, elles pouvaient voir Ukpik, Anguti, et Qopak qui jouaient, tout heureux, avec Uumat, à lancer des roches dans le lac.
Activisme bienveillant à travers les contes
Tel que décrit par Susan, les origines de Ukpik sont enracinées dans l’activisme bienveillant qui trouve écho parmi les enfants et les adultes.
L’un des aspects de l’activisme bienveillant dans Una Huna? Ukpik Learns to Sew est la survie de la langue et d’encourager le lecteur à s’imprégner du langage Inuktitut. L’inuktitut est tissé à travers le récit et est contextualisé pour faire sens. Un glossaire et un guide de prononciation pour locuteurs anglophones se retrouvent à la fin de l’histoire. (Quvianaq! qu-VIA-naq = I am happy!)
Un autre aspect de cet activisme est de montrer l’agentivité et le respect donné aux enfants inuit par leurs parents et leurs grands-parents dans un environnement qui prépare intentionnellement les enfants à la vie adulte tout en les laissant très libre.
De plus, tel que décrit par Susan, il y a de l’activisme bienveillant en racontant une histoire lorsqu’elle est regardée à travers une lunette de joie. Una Huna?
‘’ J’ai constaté dans les dernières années, que la conversation sur la réconciliation ne peut pas commencer tant que nous n’avons pas parlé de guérison. La guérison ne peut vraiment commencer que lorsque nous saisissons l’ampleur du travail de guérison. Pour moi, ce travail a été d’écouter les histoires, les conversations, de m’asseoir en compagnie des générations avant moi me raconter leur enfance, de réaliser, en écoutant leurs histoires qu’ils avaient d’incroyables souvenirs d’une enfance joyeuse et amusante, et que nous devrions parler à la fois des épreuves et des joies. Donc, dans les livres Una Huna? on retrouve cette sorte d’activisme bienveillant envers les récits des ancêtres et toutes les parties de leur parcours. Je veux gentiment rendre nos enfants conscients que leurs ancêtres étaient ces gens formidables qui ont tous vécus leurs vies avec des épreuves et de la joie.’’
‘’Nous redécouvrons nos histoires, et en les redécouvrant, et en racontant nos histoires, nous enseignons aussi à nos auditeurs. Nous avons constamment ces commentaires, ‘nous ne savions pas.’ Maintenant, nous savons. C’est ce que j’appelle réconciliation et guérison.’’
Susan Aglukark est la première artiste Inuk à avoir reçu un prix Juno. Elle a aussi reçu le prix du Gouverneur Général pour les arts du spectacle pour l’ensemble de ses réalisations, et s’est vu décerner le rang d’Officier de l’Ordre du Canada.
Una Huna? Ukpik Learns to Sew est le deuxième livre de la série Una Huna?. Le troisième livre, qui explore les expériences d’Ukpik pendant les célébrations hivernales Inuk des lunes, une pratique traditionnelle d’hiver, est prévu pour Noël 2024. Cette série sera aussi disponible en français des Éditions des Plaines. Una huna? Qu’est-ce que c’est? est paru en janvier 2023.
De plus, Susan travaille sur un livre autre que la série Una Huna? qui explore les émotions de base à travers l’art expressif.
Vous pouvez aussi le travail de Arctic Rose Foundation, fondé par Susan, qui supporte la jeunesse des Inuits du Nord, des Premières Nations et des Métis à travers la création de programmes d’arts après l’école menés par des autochtones, ainsi que d’autres projets culturel et créatifs stimulants.
Vous pouvez voir le site web de Susan ici.
par Patti McIntosh
Traduction : Hélène Duguay
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